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Pourquoi ne pas tailler fortement son arbre

Il suffit de parcourir nos routes pour apercevoir des arbres taillés sévèrement. Ces pratiques sont néfastes pour l’arbre. Et à terme, aucun des objectifs qui ont poussé le propriétaire à faire faire ce genre de taille ne sont atteints. Pourtant, par manque d’information du public, ce genre de pratique se propage de plus en plus.

Exemple de taille drastique réalisée en novembre 2017

Réaction de l’arbre

Pour bien comprendre pourquoi le propriétaire de l’arbre est le grand perdant de ce genre de taille, il est important de comprendre les réactions que l’arbre va mettre en place. Le système aérien étant proportionnel au système racinaire, l’arbre va lancer la croissance de nombreux rejets (ou gourmands). Ces rejets ont une croissance beaucoup plus rapide que la croissance initiale de l’arbre. Simultanément, des racines de l’arbre vont commencer à pourrir. Et finalement l’arbre va mettre en place des barrières à l’emplacement des coupes réalisées afin de lutter contre la propagation inévitable de la pourriture. L’arbre est en effet incapable de cicatriser mais compartimente à la manière d’un sous-marin torpillé.

Exemple de la réaction aérienne après une taille drastique sur un marronnier

Souhaits contre réalité pour le propriétaire de l’arbre

Ceci étant dit, on peut maintenant démontrer aisément que le propriétaire de l’arbre n’obtient pas les résultats souhaités. Que ce soit pour un désir de sécurité, une envie de minimiser les coûts, un souhait de luminosité, la recherche de revigorer son arbre ou des envies esthétiques.  Nous développons ci-dessous ces différents souhaits et les confrontons avec la réalité due aux réactions de l’arbre à la taille drastique :

  • Ce genre de taille répond souvent à un désir de sécurité de la part du propriétaire de l’arbre. C’est assez ironique étant donné que les rejets que l’arbre va produire vont pousser sur des zones de pourriture. L’encrage est donc mauvais et de plus, ces rejets ayant une croissance rapide, ils vont rapidement présenter des risques d’arrachement par le vent.
  • L’impression de pouvoir minimiser les coûts en espaçant les délais d’intervention en réalisant une taille drastique est aussi une illusion. Au lieu de se limiter à un petit entretien, le propriétaire fait face à des frais initiaux importants. Mais le pire est à venir. Les rejets qui poussent sur zones de pourritures vont devoir être taillés régulièrement par mesure de sécurité. Et les réactions de compartimentation contre les pourritures racinaires et aériennes prennent beaucoup d’énergie à l’arbre. On peut donc craindre des frais d’abattage à terme.
  • Le souhait de luminosité ou de soleil n’est pas non-plus rencontré. L’arbre produisant de nombreux rejets à croissance rapide, le propriétaire de l’arbre se retrouve rapidement avec un arbre beaucoup plus dense qu’avant le taille.
  • L’envie de faire du bien à un arbre qui montre des signes de dépérissement est la pire raison de pratiquer une taille drastique. Toutes les réactions de l’arbre vont lui couter énormément d’énergie. Et bien souvent le peu d’énergie dont nos arbres urbains fragilisés disposent. Plutôt que de donner un booste, la taille drastique est le coup de massue final.
  • Pour clôturer les envies poussant le propriétaire de l’arbre à faire réaliser une telle taille, mentionnons une hypothétique aspiration esthétique. Bien qu’il est peu probable que quiconque considère un arbre à tronc sans branches et sans feuilles comme étant plus esthétique qu’un arbre en port naturel.

Mais alors, pourquoi de telles tailles

A la vue de la liste des raisons de ne pas pratiquer ce genre de taille et sachant que rien ne la justifie, il est opportun de se demander pourquoi de telles tailles sont pratiquées. D’un côté, certains propriétaires prennent des décisions sans réelles connaissances de la biologie des arbres et sans rechercher de conseils. D’un autre côté, de nombreux corps de métiers gravitent autour des arbres et par manque de qualification, ils ne sont pas en mesure de guider les propriétaires afin de répondre au mieux à leurs souhaits. Une nacelle et une tronçonneuse permettent à à-peu-près n’importe qui de couper n’importe quelle branche n’importe comment. Et finalement, ne nous le cachons pas, de nombreux pseudo élagueurs-entrepreneurs se font une joie de venir élaguer votre arbre en sachant qu’ils vont devoir ré intervenir régulièrement pour palier aux conséquences de leur taille jusqu’à vous présenter la facture finale de l’abattage.

En conclusion, s’informer, être ouverts aux conseils d’arboristes passionnés et prendre son temps avant de prendre des décisions est la clef du succès. Se faire guider pour la plantation est aussi très utile. Car finalement, le bon arbre planté au bon endroit ne nécessite pratiquement pas d’intervention.

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