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Les scolytes parcourent jusqu’à 1 km avant de s’attaquer à un nouvel arbre et de pondre sous l’écorce des arbres où les larves se développent.
Un arbre sain dispose pour se défendre d’une batterie de molécules naturellement insecticides, bactéricides et fongicides, ainsi que de défenses physiques telles que des écoulements de résine ou de gomme qui gênent la progression de l’insecte. Mais, chez un arbre affaibli par exemple par un manque d’eau, ces mécanismes de défense sont absents et les scolytes condamnent l’arbre en quelques semaines. Les scolytes parviennent à détecter ces arbres affaiblis en captant certaines hormones de stress (phytohormones) émises par les arbres malades ou déshydratés.
Mais même les arbres sains scolytés ne peuvent survivre si les scolytes attaquent en grand nombre. Or, des successions de canicules ou d’étés chauds et secs suivant des hivers anormalement doux semblent avoir favorisé la pullulation des défoliateurs et des scolytes. Les scolytes se reproduisent en effet dès qu’on atteint les 18 C°. Et le cycle de reproduction, qui prend normalement 6 semaines, ne prend que 4 semaines en cas de fortes chaleurs estivales. Il peut donc y avoir 3 à 5 cycles annuels. Ces arbres sains, une fois attaqués, peuvent donc également mourir en l’espace de quelques semaines à peine.
Les dégâts peuvent aussi être indirects : les scolytes sont ainsi vecteurs de maladies virales. Comme beaucoup d’insectes xylophages, les scolytes ne peuvent directement digérer le bois. Ils emportent donc avec eux, de l’arbre où ils sont nés, une provision de champignons symbiotiques qui rendent ce bois comestible pour la larve du scolyte mais sont très nocifs pour la santé de l’arbre. De plus, les galeries et les orifices creusés dans l’écorce par les scolytes sont des portes d’entrée pour les champignons pathogènes.
En Belgique, ce sont principalement les épicéas dont on parle dans la presse. Ceci s’explique par la grande quantité d’arbres atteints et par les conséquences économiques sur tout le secteur économique forestier wallon, qui a massivement (voire exclusivement) opté pour des forêts de monoculture d’épicéas. Les conséquences pour les exploitants sont énormes : 50 % des forêts sont touchées et les prix du bois d’épicéa ont chuté de 80 %.
Mais d’autres types de scolytes s’attaquent à d’autres types d’arbres. Dans les jardins privés, les cyprès semblent tout particulièrement touchés. Parmi les arboristes-grimpeurs, l’entreprise Tree Hugger a notamment constaté autour de Bruxelles, durant l’année 2019, des attaques sur des épicéas, des cyprès, des mélèzes, des cerisiers, des aulnes, des bouleaux et des pins. Mais les vignes, les frênes, les hêtres, les ormes, les pommiers et les pruniers semblent également attaqués.
Notons tout d’abord que l’objectif n’est pas d’éradiquer les scolytes étant donné que ceux-ci participent à un équilibre. Attirés par les hormones de stress de l’arbre, les scolytes jouent paradoxalement un rôle très utile pour l’écosystème forestier, en supprimant l’évapotranspiration et la respiration des arbres affaiblis. Par jour, un arbre en été peut évaporer de 15 litres (bouleau) à 300 litres d’eau (saule). Les scolytes limitent ainsi le pompage de l’eau dans le sol par ces arbres affaiblis, au profit des arbres sains, des graines et des jeunes plants, tout en diminuant le risque d’incendie. Les scolytes accélèrent ensuite fortement la décomposition du bois mort qui produira plus rapidement un humus forestier favorable à la pousse des futurs arbres et à une meilleure rétention de l’eau dans le sol. Ceci étant dit, ce genre d’arguments seront surtout intéressants au niveau de la macro-foresterie, mais pourront laisser de marbre un propriétaire qui souhaite protéger l’arbre de son jardin.
La meilleure défense est donc préventive : il faut veiller à la bonne santé de ses arbres. Arroser en profondeur en cas de sécheresse continue, favoriser un sol forestier (humus, feuilles et petit bois mort) en s’éloignant autant que possible du look « terrain de golf », éviter les interventions d’élagage drastiques, etc. Il existe aussi des pièges à phéromones, bien que la quantité de scolytes actuellement à l’œuvre rende ce moyen désuet. En Belgique, la stratégie privilégiée est l’abattage systématique des arbres attaqués, suivi d’un désécorçage des grumes abattues. Étant donné la rapidité de la propagation, il est important d’intervenir rapidement en détectant les premiers symptômes :
Mentionnons également que des infiltrations d’huiles essentielles sont également pratiquées à titre expérimental.
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