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Planter un arbre pour l’avenir

Nous avons vu l’importance des arbres urbains dans le Pénélope n° 145. Dans le n° 144 nous avions décrit les difficultés qu’éprouvent ceux-ci quand ils ne sont pas en forêt. Si leur vie n’est pas un long fleuve tranquille, une plantation bien réalisée offre déjà un bon départ. Dans ce présent Pénélope, nous vous conseillerons afin que leur vie chez vous commence au mieux.

Planter un arbre pour l'avenir

Quand planter

« A la Sainte Catherine, tout bois prend racine » dit un dicton bien connu des jardiniers. De là à planter tout et n’importe quoi, qu’il vente ou qu’il neige, pourvu que le calendrier affiche la date du 25 novembre… il y a un pas qu’il vaut mieux ne pas franchir ! Ce dicton concernait d’ailleurs le bouturage et non la plantation d’arbre en racine nue ou en motte.

En fait, il est préférable de prêter attention aux conditions atmosphériques. Les gelées sont à exclure car la plantation impose un arrosage copieux qui s’accommode mal de températures trop basses la nuit suivante. La pluie est aussi à éviter lors de la création du trou de plantation afin de faciliter le travail.

Choisir l’emplacement

Prenez le temps de bien sélectionner l’emplacement de votre arbre au préalable. Pensez à la taille adulte de l’arbre. Choisissez une espèce ou une variété adaptée à la surface de votre terrain.  Il faut bien sûr respecter les distances réglementaires avec le voisinage, mais aussi comprendre que l’arbre va créer une importante zone d’ombre dans le jardin. Essayez de vous représenter l’ombre portée et voyez si elle n’empiète pas trop sur votre terrasse ou si elle ne se projette pas sur la maison. De manière générale, il est fortement déconseillé de planter un grand arbre à proximité immédiate d’une habitation à cause des risques de chute pendant un orage, une tempête ou avec le poids de la neige. Attention aussi au système racinaire. Il colonise au sol une surface supérieure à celle du houppier et peut être très puissant, au point de soulever des revêtements de sol, ou d’abîmer des fondations de bâtiment.

La fosse de plantation

Dans le cas d’une bonne terre, il est préférable de réaliser le trou de plantation 3 à 4 semaines avant de réaliser la plantation afin d’aérer le sol et ainsi de favoriser la reprise de l’arbre. Par contre, dans le cas d’un sol argileux lourd, mieux vaut réaliser le trou lors de la plantation. Assurez-vous que les parois ne sont pas lisses après le passage de la bêche. Si c’est le cas, il est nécessaire de les griffer. Ceci permettra aux racines de croître facilement en dehors de la fausse de plantation. La taille du trou dépend de la masse de racines. Mais plus le trou est grand plus la terre sera meuble, plus les racines se développeront facilement.

Racine nues, arbre en motte ou conteneur ?

L’arbre en racine nue n’a pas de terre autour de ses racines et la plantation doit s’effectuer le plus rapidement possible après l’achat. Lors du transport, le vent peut dessécher rapidement les racines. Il faut donc veiller à les couvrir d’un drap humide. Il faut tailler les extrémités des grosses racines visibles. L’arbre en racine nue a l’avantage de proposer un rapport qualité/prix imbattable.

L’arbre en motte conserve une partie de la terre dans laquelle il a poussé. Cette méthode d’arrachage permet à l’arbre de ne pas fatiguer ses racines à la plantation et favorise ainsi une meilleure reprise. Il faut enlever la toile de jute englobant la motte durant la plantation et tailler les extrémités des grosses racines visibles.

L’arbre en conteneur peut théoriquement être planté toute l’année mais le choc de plantation sera plus court si on respecte les saisons. Ce conditionnement est plus coûteux car il demande plus d’entretien. Cette méthode de culture peut provoquer un système de racines qui tournent dans le pot. Durant la plantation, il est donc important de griffer ces racines afin que l’arbre étende son système racinaire et ne se limite pas à l’ancienne taille du pot.

L’installation de l’arbre et le tuteurage

Une fois l’arbre placé dans le trou et avant de refermer ce dernier, il faut placer les tuteurs dans le fond du trou. Afin d’éviter que l’écorce et le cambium ne s’abiment quand l’arbre bougera avec le vent, il vaut mieux éviter de n’employer qu’un ou deux tuteurs pour privilégier l’option à trois tuteurs. Utiliser quatre tuteurs ne se justifie que si l’arbre est très grand.

Il est important de décompacter le sol sous les racines nues ou la motte afin de favoriser la dispersion des racines. Quant au sol autour de la plantation, il est conseillé de l’enrichir à l’aide de terreau, compost et déchets organiques mélangés à la terre.

Avant de reboucher le trou, il est finalement important de faire en sorte que la base du tronc (le collet) soit légèrement au-dessus du niveau du sol. Le substrat va en effet se tasser petit à petit pour finalement laisser place à une cavité humide (voir à une flaque) au pied de l’arbre. Et si certains arbres tels que le saule apprécient les terrains humides, aucun n’apprécie avoir les pieds continuellement dans l’eau. Utiliser une planche ou un manche à outil placé en travers du trou pour visualiser le niveau du sol.

Il ne vous reste maintenant plus qu’à clouer des planchettes entre les tuteurs et fixer les tuteurs au tronc à l’aide d’un lien qui n’abîmera pas l’écorce avec le frottement.

le tuteurage

L’arrosage

Tassez légèrement au pied de l’arbre en créant une cuvette d’arrosage. Arrosez très abondamment la première fois, même s’il pleut. Il faudra ensuite soigner les arrosages pendant les deux premières années mais uniquement en période de sécheresse. La touche finale : le paillage !

Paillez généreusement à l’aide de copeaux ou de Bois Raméal Fragmenté (BRF) au niveau de la cuvette d’arrosage pour limiter la pousse des herbes indésirables, pour maintenir le sol bien frais et humide et pour que celui-ci continue graduellement à s’enrichir naturellement. Il faut proscrire les tontes d’arbres (imperméables et acides) ainsi que les copeaux ou BRF dont vous ne connaissez pas la provenance car ceux-ci pourraient contenir des spores de champignons potentiellement dangereux.

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Nous accompagnons la vie de vos arbres durant tous ses stades de développement, de la plantation à l’abattage.

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