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Le Gui

Le Gui, Viscum album, est une plante traditionnelle chargée de magie. Il apporterait « amour, prospérité et éternité ». Ce qu’il apporte avec certitude, c’est des couleurs en hivers grâce à son feuillage persistant et ses fruits hivernaux.

Boule de Gui en décembre
Boule de Gui en décembre (Viscum album album)

Description

Le Gui est Sempervirent ou autrement dit, à feuilles persistantes. Il croît dans toutes les directions, sans chercher à redresser ses extrémités vers la lumière, ce qui explique sa forme de boule. Après quelques années, il peut atteindre une dimension d’un mètre.

Le Gui est un parasite ou plutôt un hémiparasite car il vole la sève brute de son hôte mais produit lui-même sa sève élaborée. Il est en effet capable de transformer la sève en réalisant sa propre photosynthèse. Mais tout de même, ça vous fatigue une branche ! Pour voler la sève brute, le Gui est équipé de suçoirs qui rentrent dans la branche hôte. Une tige et des feuilles complètent son corps assez rudimentaire.

Chez nous, différentes espèces de Gui se côtoient. Le Gui des feuillus (Viscum album album) se retrouve le plus fréquemment sur pommier et peuplier, plus rarement sur aubépine, sorbier, tilleul, érable et robinier. Le Gui du sapin (Viscum album abietis) se retrouve sur le Sapin blanc et le Gui du pin (Viscum album austriacum) se trouve sur le Pin sylvestre et Pin noir. Ces espèces de Gui sont pratiquement indistinguables mais une graine de Gui des feuillus ne se développera pas si elle est déposée sur un Pin ou Sapin et vis-versa. En tout, il y a 70 espèces du Gui: des guis à fruits rouges, des guis à fruits jaunes, des guis à tiges rouges, des Gui poussant sur les racines, etc…

Reproduction

Comme le Ginkgo (voir article précédent sur le Ginkgo biloba), le Gui est dioïque, c’est-à-dire que les plantes sont soit mâles soit femelles. Les fruits portés par les plantes femelles font la joie de certains oiseaux en période de diète hivernale. Les fruits étant collants grâce à la viscine qui les entoure, les oiseaux se nettoient le bec par frottements sur d’autres branches et, mine de rien, réalisent ainsi un semis. En effet, des graines sont laissées sur la branche utilisée comme frottoir et la viscine participe encore une fois à la propagation des graines en les collant à la branche hôte. En mars-avril, ces graines germent, se recourbent et se dirigent vers la branche hôte. Ensuite les suçoirs traversent l’écorce, atteignent la sève de l’arbre et se développent. Par après la première feuille et la tige du Gui apparaissent.

Graine en germination sur branche hôte
Graine en germination sur branche hôte

Enfin, signalons que le Gui semble coloniser plus facilement des arbres affaiblis. On peut supposer que, chez les arbres affaiblis, la mise en route des mécanismes de défense soit moins rapide. Une autre explication serait que, ces arbres étant moins densément feuillés, le Gui ait plus facilement accès à la lumière. Le gui est considéré comme un fléau par les forestiers; il provoque l’affaiblissement de l’arbre-hôte, ralentit sa croissance et diminue la qualité du bois. Avec l’effet combiné de mauvaises conditions climatiques, l’arbre très parasité peut en périr. Présentement, aucun produit chimique n’existe pour contrôler le gui sans nuire à la plante hôte. Le seul remède pour retirer le Gui est assez radical, il faut retirer les branches parasitées.

Mythologie

Remontons d’abord jusqu’à nos ancêtres les gaulois. Seul le Gui sur les chênes (assez râre) possédait des pouvoirs magiques. La sixième nuit du solstice d’hiver, un druide vêtu de blanc s’enfonçait dans la forêt pour y cueillir le gui sacré avec une serpe d’or. Il le collectait dans un drap de lin d’une blancheur immaculée (car il ne doit pas toucher le sol afin de conserver ses pouvoirs) tout en prophétisant « que le blé germe ». On suspendait le gui dans les maisons ou on le portait sur soi. C’était une panacée: le gui chassait les mauvais esprits, purifiait l’âme, guérissait le corps, neutralisait les poisons, assurait la fécondité des troupeaux, permettait de voir les fantômes et de les faire parler! Tout comme pour le houx, conserver cette plante dans la maison en hiver était une invitation aux bons esprits de la forêt à venir y trouver refuge.

Autre lieu, autre légende. En Scandinavie, le démon Loki, par jalousie, tua le dieu soleil Baldut lui décochant une flèche empoisonnée avec du gui. Preyla, déesse de l’amour, implora les dieux de redonner vie à Baldut, promettant alors d’embrasser quiconque passerait sous le gui. Evidemment, Baldut ressuscita. De cette légende naquit la coutume du baiser sous le gui, dès lors symbole de l’amour et du pardon.

Une légende serbe racontait qu’un trésor était caché au pied de l’arbre portant du gui. En Angleterre, il fallait couvrir la table de rameaux de gui pour s’assurer d’une moisson abondante et de troupeaux féconds. Des pouvoirs magiques étaient reconnus au gui chez les Grecs également, où il était associé à Hermès, grand messager de l’Olympe mais aussi dieu de la santé.

Propriétés médicinales

Le gui « porte bonheur » que l’on vend chaque fin d’année au cœur des cités a effectivement des vertus médicinales. En herboristerie, le gui était prescrit pour soigner l’épilepsie, les désordres nerveux et la digestion. Au 19ème siècle, il entrait dans la composition de remèdes contre la coqueluche. Plus récemment, utilisée à faible dose, elle s’avère bénéfique contre l’hypertension et les maladies cardiaques. En revanche, utilisée à forte dose, elle peut causer des convulsions, ralentir dangereusement le rythme cardiaque et augmenter la pression. Cette substance ambivalente fait actuellement l’objet de recherches scientifiques. Récemment, certaines d’entre elles tendraient à prouver que le gui agirait sur le système immunitaire et parviendrait à inhiber les tumeurs cancéreuses. Petit rappel néanmoins, les baies sont poissonneuses et ne peuvent être ingérées telles quelles sans risque de vomissement et de diarrhée.

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