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Nous accompagnons la vie de vos arbres durant tous ses stades de développement, de la plantation à l’abattage.
Un arbre têtard possède une silhouette particulière grâce à l’accumulation de bourrelets de recouvrement. Le recépage régulier d’un arbre à la même hauteur pendant des décennies, parfois des siècles, finit par lui donner l’allure de cette larve de batracien qui lui a donné son nom, le têtard.
Le recépage en hauteur du tronc met hors de portée des herbivores les repousses vouées à devenir des objets ou outils divers selon les régions, les époques et les essences d’arbres : objets de vannerie, fagots de boulange (dégageant une chaleur intense et rapide pour le four), charbon de bois, fourrage d’appoint (feuilles et fruits), manches d’outils, piquets. L’arbre lui-même servait parfois de borne aux champs et aux croisées de chemins.
On peut imaginer que l’homme primitif recépait déjà les saules pour obtenir les longues et fines baguettes d’osier dont il avait besoin pour la vannerie. Au néolithique, avec l’apparition de l’élevage, l’obtention d’un complément fourrager par le recépage régulier de certaines essences dont le feuillage était naturellement recherché par les animaux domestiques est une hypothèse envisageable, mais ce n’est qu’à partir du Moyen Âge que l’on est certain de l’exploitation des arbres sous cette forme grâce à l’iconographie qui est parvenue jusqu’à nous.
Les enluminures nous montrent des saules exploités pour la vannerie, pour la réalisation de haies sèches ou de potagers en carré. Tout au long de l’histoire, des artistes (Breughel, Van der Weyden, Van Gogh, Monet …) nous ont transmis des représentations d’arbres têtards. Ces arbres faisaient partie intégrante des paysages et formaient l’environnement quotidien du monde rural jusqu’à la révolution agricole qui a suivi la deuxième guerre mondiale.
C’est à cette époque que l’on a commencé à pratiquer les rassemblements de parcelles à grande échelle, point de départ de la disparition massive des arbres têtards. En quelques années, des millions d’arbres, mais aussi des dizaines de milliers de kilomètres de haies et de talus ont été sacrifiés, avec pour conséquence un véritable désastre écologique dans certaines régions. Mais les remembrements ne sont pas les seuls responsables de cette lente disparition des arbres têtards, le manque d’entretien et surtout le désintérêt général pour la protection du patrimoine arboré contribuent à accélérer la disparition de ce qui fut naguère une ressource de proximité d’un intérêt majeur.
Après le recépage d’un arbre, les plaies les plus importantes ne sont pas toujours totalement recouvertes par un bourrelet de cicatrisation et l’aubier se dégrade lentement, atteint par la pourriture ou attaqué par des champignons. Cette dégradation va former des cavités qui se comblent peu à peu par le terreau issu de la décomposition du bois et des feuilles. Il s’y développe alors une flore opportuniste : fougères (polypodes), géraniums et rumex, mais aussi des arbustes (sureaux, églantiers et groseilliers) ou même des arbres qui prennent naissance à partir des graines apportées par le vent ou les déjections des oiseaux. Dans le terreau va évoluer une population d’insectes.
Quand les cavités atteignent une certaine importance, c’est toute une faune cavernicole qui investit ces vieux arbres : abeilles et frelons y installent parfois leurs essaims, fouines, belettes et chauves-souris s’y reproduisent aussi mais ce sont les oiseaux qui sont peut-être les plus nombreux à occuper ces nichoirs naturels.
Il faut tout d’abord choisir la bonne essence. Si le saule blanc et le robinier sont les plus utilisés, le charme commun, le chêne pédonculé, le chêne sessile, le peuplier noir ou le frêne conviennent également.
Pour créer un arbre têtard à partir d’une bouture de saule, il faut obtenir une tige de saule d’un diamètre de 5 à 10 cm de diamètre et de 2,5 à 3 m de longueur. Il faut ensuite enfoncer le rejet sur ½ m minimum et couper à plat le haut de la tige à la hauteur souhaitée à l’aide d’une scie. Après la première année, enlevez au sécateur toutes les repousses du tronc (B) en période hivernale à l’exception des 20 derniers centimètres (C) où vous sélectionnerez les 4 à 6 départs les plus vigoureux (D) et les mieux répartis. A la fin de la deuxième année, commencez à former la » tête » (E) en enlevant toute la couronne. Espacez ensuite les recépages tous les deux ans.
Pour créer un arbre têtard à partir d’un arbre existant, sélectionnez un jeune arbre dans une haie ou plantez un arbre et laissez-le atteindre un diamètre de 5 à 10 cm. Repérez un départ de branches entre 1,60 m et 2,40 m de hauteur. Ecimez l’arbre (A) en période de repos végétatif à 2-3 cm au-dessus de cette fourche et enlevez toutes les branches. Au printemps suivant, des rejets vont pousser sur le tronc de l’arbre étêté (B), enlevez les tous au sécateur l’hiver venu à l’exception des derniers 20 cm (C) où vous sélectionnerez les 4 à 6 départs les plus vigoureux et les mieux répartis. La formation de la « tête » est commencée. Réalisez ensuite les recépages chaque année ou tous les 2 ans selon les essences.
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